Etape 3 : Guatemala
12 octobre

Après seulement 40 minutes de vol, me voilà au pays des mayas ! À mon arrivée, Mickael, le mari de Carolina, la documentaliste du lycée, m’accueille. Il m’emmène à l’hôtel qui se trouve dans un quartier qui n’a pas grand chose de typique mais qui à l’air très riche. Les buildings, tout de verre et d’acier, tranchent complètement avec l’idée que je me faisais du Guatemela. Mais ce n’est qu’un début. On poursuit la découverte des lieux autour de l’hôtel avec une visite d’une très grande librairie.
Le soir Mickael me propose de diner chez lui, j’accepte avec plaisir et nous nous lançons à l’assaut des routes sur-fréquentées de Guatemala City. Après 2h de route pour 25km, nous arrivons devant un grand portail qui s’ouvre sur un quartier pavillonnaire immense (environ 1000 maisons). Durant le chemin, il m’en dit un peu plus sur la vie ici, sur la violence qui a l’air inhérente à l’Amérique centrale, sur les lieux à visiter, sur son parcours. En ce qui concerne la violence dans le pays, j’avais déjà lu le reportage dessinée de Chappatte sur le Guatemala paru dans les page du journal suisse le Temps (que je vous conseille).
Après un bon repas mexicain et la rencontre de Carolina et de ses trois enfants, Mickael me conduit chez Anne et Jason, également professeurs du Lycée français pour une soirée jeux de société. Nous sommes nombreux autour de la table, l’ambiance est joyeuse.
Jason est un professeur de mathématiques très connaisseur en bande dessinée avec qui je vais vite sympathiser. Et figurez vous qu’Anne et Jason sont originaires d’Amiens et sont amateurs des Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens !
13 octobre
Le dimanche, je suis libre de ma journée. Pour ne pas réitérer l’expérience du Salvador, et sur les conseils des gens que j’ai rencontré la veille, je décide de sortir de la ville pour mieux appréhender le pays. Direction Antigua, l’ancienne capital du Guatemala qui possède la réputation, non usurpée, d’être l’un des plus beaux endroits du Guatemala. Antigua est une petite ville cernée de volcans, qui est notamment connue pour son architecture colonial, pour ses nombreux commerce et son artisanat local. Dès mon arrivée, je tombe littéralement sous le charme, les façades des bâtiments sont très colorées, son architecture de style baroque et de Renaissance espagnole en font un véritable joyau. J’arpente la ville de long en large durant 6 heures sans m’arrêter, avide de ce que Antigua a à m’offrir.

Les échoppes proposent un artisanat local inspiré des mayas, au programme, beaucoup de Jade, du très très bon café, du chocolat, mais également beaucoup de masques. Je rencontre beaucoup de gens curieux de me voir dans les petites rues, qui à leurs yeux d’habitués ne semblent pas digne d’un grand intérêt. Les habitants sont très bienveillants et m’abordent avec un large sourire pour me guider dans le dédale des petites rues pavés. Je quitte à regret Antigua en fin de journée pour retourner à l’hôtel.

Pour mes déplacements, j’utilise Uber dont la pratique est très répandu ici. C’est un mode de transport assez idéal, car il permet de passer du temps avec de véritables guatémaltèques, de pratiquer l’espagnol et d’avoir une vision encore plus précise de la « vraie vie au Guatemala ».

14 octobre
Je me lève aux aurores car les déplacements semblent compliqué et mon intervention débute à 8h. J’attends un taxi qui n’arrivera jamais, mais je parviens tant bien que mal à être à l’heure au Lycée. Ma journée se déroulera sans encombre au rythme de rencontres avec des classes de niveau divers jusque 14h30. Heure à laquelle je suis convié chez Jason pour, une fois n’est pas coutume, bénéficier d’un atelier particulier de calligraphie. Je tombe vite dans mes travers et la calligraphie devient vite du dessin, et c’est très agréable. Nous prenons le temps, et durant ce voyage cela ne m’est pas arrivé souvent. Au fil de la discussion nous parlons d’Amiens, on s’amuse à chercher des personnes que nous connaissons en commun et nous en trouvons. Puis je demande à Jason qui à acheté une maison avec Anne, où se trouve son acquisition. Et là, grosse surprise, nous découvrons que nous sommes quasiment voisin ! On habite à 20 mètres l’un de l’autre ! J’ai fait 11 000 km pour rencontrer mes voisins. Les connexions sont parfois étranges.
Le soir, je suis invité à manger au restaurant avec les professeurs faisant partis du projet. L’endroit est très étrange. Jason me confie qu’il s’agit d’un quartier que la femme d’un narco-trafiquant a érigé. Nous mangeons dans un restaurant qui s’appelle la Casa Escobart (ça ne s’invente pas). Le repas est très copieux et excellent. En ce qui concerne le quartier, il s’agit d’un vaste endroit fermé à l’architecture indéfinissable, qui pourrait faire penser par certains aspects à un décors de parc d’attraction. Sur une place par exemple, les concepteurs ont imaginé un imposant palais romain, inutile de préciser que cela dénote légèrement au Guatemala. Les boutiques sont très luxueuses, l’une d’entre elles vend de la pâtisserie française, pas très typique. L’entrée pour le parking sous terrain ressemble à une bouche d’entrée parisienne avec son arche en fer forgé. L’expérience est donc assez étrange mais nous passons une très bonne soirée.

15 octobre
Je commence une nouvelle fois à 8h mais cette fois ci sans embûche ! Les élèves sont toujours aussi agréables et j’enchaîne les classes jusque 13h15. Je suis maintenant bien rodé sur mon programme d’interventions spécifiquement créé pour ce projet. Après avoir mangé chez Jason, je retourne à l’hôtel assez tôt car le lendemain je dois me lever à 3h du matin pour prendre l’avion. Ma soirée est ponctuée par une quête de nourriture un peu plus européenne pour tenter de remettre la main sur une digestion normal (ne jamais boire d’eau du robinet). Après quoi je me mets au travail car je dois présenter une conférence sur la bande dessinée reportage à l’Alliance française du Costa Rica.

Le Guatemala va rester dans ma mémoire, c’est un pays qui gagne réellement à être connu, foncez-y !